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pour lequel la nature a formé chacun d'eux. Il en est plusieurs dont le gouvernement, l'économie, les mœurs et l'industrie pourroient servir d'exemple aux hommes: il semble qu'ils aient résolu le grand problème de la vie; ils ont trouvé l'art d'être heureux, ils le paroissent au moins pourroit-on en dire autant des hommes, qui se croient bien supérieurs ?

(50) Et même après la mort y ressemble à la vie, Voyez ce qu'a écrit l'abbé Manesse sur l'art d'empailler.

(51) Que l'être et le néant réclamèrent tous deux.

Les jeux, les caprices ou les écarts de la nature ne sont pas indignes de l'attention d'un philosophe, quand on ne les observeroit que sous le rapport des avantages qui en peuvent résulter, abstraction faite de ce qu'ils présentent de curieux. On sait que par l'art, émané de l'observation, on est parvenu à changer la direction de la nature; qu'on a obtenu d'elle, dans les deux règnes des êtres vivans, des individus qu'elle auroit toujours refusés; que les mulets et les plus beaux fruits sont des monstres, qu'elle refuse de reproduire si l'art ne l'y force pas. Qui sait ce qu'on obtiendroit d'elle si tous ses écarts étoient bien connus? Quant aux restes des êtres gigantesques qui ont existé, leur examen, celui des lieux où on les retrouve, peuvent jeter un grand jour sur ce que fut la nature dans des temps antérieurs.

244 NOTES DU TROISIÈME CHANT.

(52) Ronge indifféremment Dubartas.

Guillaume de Salluste du Bartas, auteur, inconnu aujourd'hui, de beaucoup de poësies, et d'un grand poëme sur la création, intitulé la Semaine. Il a été non-seulement poëte, mais négociateur et vaillant capitaine; et aucun de ces titres ne l'a sauvé de l'oubli.

Le passage suivant de la Semaine, dans lequel il dépeint le vol et le chant de l'alouette, lui paroissoit de l'harmonie imitative:

« La gentille alouette crie son tire lire,

« Tire lire a liré, et tire tiran lire

« Vers la voûte du ciel; puis son vol vers ce lieu

« Vire, et désire dirę, adieu Dieu, adieu Dieu. »

DU QUATRIÈME CHAN T.

(1) Oui, les riches aspects et des champs et de l'onde.

M. de la Harpe, long-temps après que ce morceau eut été lu à l'académie, a fait imprimer un poëme, plein d'intérêt, sur un sujet à peu près semblable. J'espère que, la lecture publique de mon ouvrage ayant précédé de plusieurs années la publication de celui de M. de la Harpe, on ne m'accusera pas de plagiat, pour quelques ressemblances qui se trouvent dans quelques passages de ces deux poëmes. (Note de l'auteur.)

(2) Fuit, roule et de son lit abrège les détours!

« Qua pinus ingens, albaque populus
< Umbram hospitalem consociare amant
«Ramis, et obliquo laborat

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Lympha fugax trepidare rivo. >>

HORAT. CARM. Lib. II. Od. III.

(Note de l'auteur.)

(3) Ses pas dans tous vos sens retentissent encor.

Le lecteur retrouvera peut-être ici avec plaisir, et sera charmé de comparer, les différentes descriptions

*

du cheval, à commencer par celle qui se trouve dans la Bible, au chapitre XXXIX du livre de Job.

«

As-tu donné (dit Jehowah en s'adressant à Job), "as-tu donné au cheval sa force, son vigoureux «< organe, et sa flottante crinière? Est-ce toi qui le " fais bondir comme la sauterelle? Que son hennis«sement retentit au loin! qu'il répand d'effroi! Sur le champ de bataille, son pied cave le terrain; fier de sa bravoure, il s'élance au devant des bataillons, « se rit de la peur, et le tranchant de l'épée ne l'arrête point. Les flèches sifflent autour de lui, le fer des lances et des dards le frappe de ses éclairs; il écume, frémit, et dans son activité semble vouloir « engloutir la terre. Le son de la trompette enflamme « sa fureur. La charge sonne, il s'écrie: allons; et, << respirant la guerre, il sent l'approche des troupes, « entend la voix des généraux, les clameurs du combat, « et le cri du triomphe. »

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VIRGILII GEORGICON; lib. III.

» Continuo pecoris generosi pullus in arvis. «Altius ingreditur, et mollia crura reponit:

«

Primus et ire viam, et fluvios tentare minaces
Audet, et ignoto sese committere ponti;

Nec vanos horret strepitus : illi ardua cervix,

« Argutumque caput, brevis alvus, obesaque terga << Luxuriatque toris animosum pectus: honesti

<< Spadices, glaucique; color deterrimus albis,

" Et gilvo: tum, si qua sonum procul arma dedere,

«

Stare loco nescit; micat auribus, et tremit artus; Collectumque premens volvit sub naribus ignem :

<< Densa juba, et dextro jactata recumbit in armo :

«

«< At duplex agitur per lumbos spina; cavatque

Tellurem, et solido graviter sonat ungula cornu. « Talis amyclæi domitus Pollucis habenis

« Cyllarus; et, quorum graii meminere poetæ,

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Martis equi bijuges; et magni currus Achillis:

Talis et ipse jubam cervice effudit equinâ

* Conjugis adventu pernix Saturnus, et altum

«

Pelion hinnitu fugiens implevit acuto.........

"

Nonne vides, quam præcipiti certamine campum « Corripuere, ruuntque effusi carcere currus;

« Quùm spes arrectæ juvenum, exsultantiaque haurit « Corda pavor pulsans; illi instant verbere torto

« Et proni dant lora; volat vi fervidus axis :

Aera

« Jamque humiles, jamque elati sublime videntur per vacuum ferri, atque assurgere in auras: Nec mora, nec requies; at fulvæ nimbus arenæ «Tollitur; humescunt spumis flatuque sequentum

"

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" Tantus amor laudum, tantæ est victoria curæ !......

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Sin ad bella magis studium, turmasque feroces,

« Aut Alphæa rotis prælabi flumina Pisæ,

«

Et Jovis in luco currus agitare volantes;

" Primus equi labor est, animos atque arma videre « Bellantum, lituosque pati, tractuque gementem

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