Ce n'est pas sans quelque surprise que nous venons de lire dans un ouvrage publié à Paris en 1830, sous le titre de Manuel du Graveur : « Plusieurs essais ont été faits infructueusement pour rendre l'acier français propre au travail de la gravure; il faut espérer cependant que les efforts de nos fabricans parviendront à vaincre les difficultés qui semblent nous forcer à tirer de Londres ce précieux élément d'une gravure presque indestructible. » Mus par un sentiment patriotique, nous croyons devoir avertir nos Souscripteurs que cette assertion est tout-à-fait erronée. Depuis plusieurs années, on fait à Paris des planches d'acier dont on se sert avec succès pour la gravure; et si dans le commencement de notre entreprise nous avons été obligés d'avoir recours à l'Angleterre, ce n'est pas que l'acier français ne fût pas propre au travail de la gravure, mais c'est qu'à cette époque on ne fabriquait pas en France des planches d'une assez grande dimension pour notre ouvrage. Mais nous nous empressons de faire savoir que sur notre demande, et pour les besoins de notre entreprise, nous avons fait fabriquer à Paris les planches qui nous étaient nécessaires, et que depuis plus d'une année les fabricans de Paris sont parvenus à soustraire le commerce au tribut que pendant quelque temps il a été obligé de payer à l'Angleterre. |