SCULPTURE. 00000000000000ce CANOVA. oooooo CABINET PARTICULIER.

SAINTE MADELEINE.

Déja dans les nos 19 et 97 nous avons eu l'occasion de faire connaître la confusion que l'on a faite de sainte Marie Madeleine avec la femme pécheresse et repentante dont parle l'Évangile: nous pourrons répéter ici que les artistes, donnant à leur figure le nom de Madeleine, l'ont toujours confondue avec la pécheresse, par la raison que, reconnue comme une femme d'une grande beauté; son repentir offrait les moyens de donner à la figure une expression agréable et pleine de sentiment. Canova a représenté l'illustre pécheresse dans un moment d'abandon où, regardant une croix formée de deux morceaux de roseau, elle a l'espoir d'obtenir la rémission de ses fautes par l'intercession du fils de Dieu, dont la bonté a été assez grande pour souffrir la mort, et racheter ainsi les crimes du genre humain.

Cette statue était destinée à orner l'église du village où est né Canova; mais par une suite d'événemens extraordinaires, elle vint entre les mains d'un Français, M. Juliot, qui la céda ensuite à M. de Sommariva. Cet amateur, qui a réuni chez lui tant de chef-d'œuvres, a placé celui-ci dans une petite pièce où elle se trouve isolée. A l'imitation des anciens, le statuaire a donné à son marbre une teinte jaunâtre, qui semble donner plus de vérité encore à l'expression de sa figure; mais a-t-il eu raison de dorer la croix qu'elle tient dans ses mains?

Haut., 2 pieds 10 pouces?