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cela; il n'est rien dont ils veuillent moins qu'on parle; c'est inutile. Lis: << Jamais je n'ai accordé de ces voyages gratuits dont la concession marquée de mon sceau eût fourni à mes amis le moyen de s'approprier des sommes considérables. » Continue d'effacer, et au plus vite. « Jamais, sous le nom de distribution de vin, je n'ai alloué d'argent à mes appariteurs et à mes amis; je ne les ai pas enrichis au détriment de l'État.» Ah! pour ceci, efface-le jusqu'au bois! Voyez, je vous prie, où en est la république; des services que je lui ai rendus et dont je me promettais de la reconnaissance, je n'ose plus aujourd'hui faire mention, par crainte d'exciter la haine. Tant il est reçu maintenant que mal faire reste impuni et qu'on ne peut faire bien impunément.

XXXIII

(Tom. II, p. 335-340).

Lorsque vous voudrez vous procurer un domaine, ayez soin de ne pas mettre trop d'empressement à l'acheter, n'épargnez pas les visites et ne vous contentez pas d'une seule inspection. Plus vous irez le voir, plus il vous plaira, s'il est bon. Portez votre attention sur l'état de prospérité du voisinage; car, dans une bonne région, tout doit avoir une brillante apparence; et, en y entrant, considérez bien si vous aurez les moyens d'en sortir. Voyez si le climat est favorable et n'expose pas aux dégâts, si le sol est riche et par lui-même fécond. Autant que possible, choisissez-le au pied d'une montagne, regardant le midi, dans un endroit salubre, où les ouvriers ne manquent pas, où l'eau soit bonne, dans le voisinage d'une ville importante, ou de la mer, ou d'un fleuve navigable, ou d'une route en parfait état et fréquentée. Qu'il soit de ces propriétés qui ne changent pas souvent de maîtres, que regrettent ceux qui les ont vendues, et dont les bâtiments sont bien construits. Gardezvous de ne tenir aucun compte de la manière de faire du vendeur achetez de préférence à un propriétaire qui sait

uti bene ædificatum siet. Caveto alienam disciplinam temere contemnas. De domino bono colone, bonoque ædificatore melius emetur. Ad villam cum venies, videto vasa torcula et dolia multane sient. Ubi non crunt, scito pro ratione fructum esse. Instrumenti ne magni siet, loco bono siet. Videto quam minimi instrumenti, sumptuosusque ager ne siet. Scito idem agrum quod hominem, quamvis quæstuosus siet, si sumptuosus erit, relinquere non multum. Cato 1, De re rust., 1.

XXXIV

Devoirs du père de famille.

· Pater familias ubi ad villam venit, ubi larem familiarem salutavit, fundum eodem die, si potest, circumeat: si non eo die, at postridie. Ubi cognovit quo modo fundus cultus siet, operaque quæ facta infectaque sient, postridie ejus diei vilicum vocet, roget quid operis siet factum, quid restet, satisne tempori opera sient confecta, possitne quæ reliqua sient conficere, et quid factum vini, frumenti, aliarumque rerum omnium. Ubi ea cognovit, rationem inire oportet operarum, dierum. Si ei opus non apparet, dicit vilicus sedulo se fecisse, servos non valuisse, tempestates malas fuisse, servos aufugisse, opus publicum effecisse. Ubi eas aliasque causas multas dixerit, ad rationem operum operarumque vilicum revoca. Cum tempestates pluvia fuerint, videto quot dies, quæve opera per imbrem fieri potuerint, dolia lavari, picari, villam purgari, frumentum transferri, stercus foras efferri, sterquilinium fieri, semen purgari, funes veteres sarciri, novosque fieri : centones, cuculiones familiam oportuisse sibi sarcire. Per ferias potuisse fossas veteres tergeri, viam publicam muniri, vepres recidi, hortum fodiri, pratum purgari, virgas vinciri, spinas runcari, expinsi far, mundicias fieri. Cum servi ægro

(1) Je suis presque toujours, pour Caton, le texte donné par H. Keil, Lips., 1882, in-8.

cultiver et sait construire. Quand vous ferez vos visites, considérez le nombre des pressoirs et des récipients; là où il y en a peu, soyez sûr que les produits sont dans la même proportion. Que la quantité des instruments ne soit pas considérable, mais que l'aménagement soit convenable. Sans faire défaut, que les instruments de culture n'entraînent pas à un excès de dépense. Rappelez-vous que, de même que l'homme, la terre, alors même qu'elle produit beaucoup, est ruineuse, si les dépenses en sont excessives.

XXXIV

(Tom. II, p. 335-340.)

Le père de famille, dès qu'il est arrivé à sa propriété, après avoir salué ses lares domestiques, doit, le jour même, s'il le peut, ou sinon le lendemain, en faire l'inspection complète. Lorsqu'il aura vu en quel état est la culture des terres, quels travaux sont ou ne sont pas achevés, il appellera, le jour suivant, son métayer et lui demandera ce qui a été fait, ce qui reste à faire; si les travaux terminés l'ont été à temps, s'il est possible de terminer le reste; ce qui a été récolté de vin, de blé et d'autres productions. Ces renseignements reçus, il se fera détailler le compte des travaux et des journées. Si le résultat ne semble pas suffisant, le métayer allègue alors les maladies des esclaves, leurs désertions, les mauvais temps, les corvées publiques. Mais quand il a donné ces raisons et beaucoup d'autres semblables, qu'on le ramène au compte des journées et des travaux. Y a-t-il eu des pluies, voyez combien de jours elles ont duré, et si on ne les a pas employés comme on aurait pu le faire, par le lavage et le goudronnage des futailles, le nettoyage des bâtiments, la ventilation du blé, la sortie et la mise en fosse du fumier, l'épuration des semences, le raccommodage des vieilles cordes et la confection des neuves : les gens devaient réparer leurs capuches et leurs hardes. Pendant les jours fériés, on pouvait curer les anciens fossés, mettre en état la voie publique,

tarint, cibaria tanta dari non oportuisse. Ubi ea cognita æquo animo sunt, quæ reliqua opera sient, curare uti perficiantur rationes putare argentariam, frumentariam, pabuli causa quæ parata sunt; rationem vinariam, oleariam, quid venierit, quid exactum siet, quid reliquum siet, quid siet quod veneat1....

Cato, De re rust., 2.

XXXV

Devoirs du métayer.

Hæc erunt vilici officia. Disciplina bona utatur. Feriæ serventur. Alieno manum abstineat, sua servet diligenter. Litibus familia supersedeat. Siquis quid deliquerit, pro noxa bono modo vindicet. Familiæ male ne sit, ne algeat, ne esuriat; opere bene exerceat facilius malo et alieno prohibebit. Vilicus si nolet male facere, non faciet. Si passus erit, dominus impune ne sinat esse. Pro beneficio gratiam referat, ut aliis recte facere libeat. Vilicus ne sit ambulator, sobrius siet semper, ad cenam nequo eat. Familiam exerceat: consideret, quæ dominus imperaverit, fiant. Ne plus censeat sapere se quam dominum. Amicos domini, eos habeat sibi amicos. Cui iussus siet, auscultet. Rem divinam nisi Compitalibus ni conpito aut in foco ne faciat. Iniussu domini credat nemini. Quod dominus crediderit, exigat. Satui semen, cibaria, far, vinum, oleum mutuum dederit nemini. Duas aut tres familias habeat, unde utenda roget et quibus det, præterea nemini. Rationem cum domino crebro putet. Operarium, mercenarium politorem diutius eundem ne habeat die. Nequid emisse

(1) C'est à la fin de ce chapitre, où Caton conseille, avons-nous dit, de vendre tout ce qui est hors d'usage, choses, bêtes et gens, que se trouve le precepte économique : Patrem familias vendacem, non emacem,

esse oportet.» V. tom. II, p. 337.

tailler les haies, bêcher le jardin, nettoyer la prairie, fagoter les branches tombées, extirper les épines, piler le froment, approprier la maison. Si les esclaves étaient malades, il ne fallait pas leur donner tant de nourriture. Après un sage examen de tous ces points, on réglera l'achèvement des travaux qui restent à terminer; on fera le compte de la caisse, du grain en magasin, de l'approvisionnement des fourrages, du vin, de l'huile, en notant ce qui a été vendu, ce qui a été payé, ce qui reste à percevoir, ce qu'il y a encore à vendre.

XXXV

(Tome II, p. 335-340.)

Voici les devoirs du métayer. Il aura une conduite bien réglée. Il observera les jours de fête. Il respectera le bien d'autrui et gardera le sien avec soin. Il arrêtera toute dispute entre les gens de la maison. Si quelqu'un est fautif, selon la faute, il infligera avec équité la punition. Il veillera à ce que tous soient bien entretenus, à ce qu'ils ne souffrent ni du froid, ni de la faim; il les tiendra très occupés, ce qui l'aidera à les empêcher de mal faire et de voler. S'il s'y oppose fermement, le mal ne se fera pas; mais s'il le supporte, le maitre ne doit pas laisser son indifférence impunie. Pour tout service il témoignera sa satisfaction, afin d'encourager les autres à bien faire. Le métayer doit être sédentaire, toujours sobre, ne pas aller festiner dehors. Qu'il tienne ses gens en haleine et fasse exécuter les ordres du maître; qu'il ne se croie pas plus habile que lui; qu'il considère les amis du maître comme les siens propres et se réfère aux conseillers qui lui ont été désignés. En fait de pratique religieuse, il s'en tiendra aux fêtes compitales, dans le carrefour voisin, ou près de son foyer. Il ne prêtera rien sans un ordre du maître; il fera rentrer ce que le maître aura prêté. Il n'avancera donc à personne ni graine à ensemencer, ni aliments, ni froment, ni vin, ni huile, il aura des relations avec deux ou trois métairies,

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